Rose OUELLETTE  dite La Poune

 

 

Née le 25 août 1903 à Montréal, Québec.

Décédée le 14 septembre 1996 à Montréal, Québec.

 

 

ACTRICE 

 

 

Biographie :

 

 

Elle naît au début du siècle dans un quartier pauvre de la ville à Montréal que l’on surnommait alors le «Faubourg à m’lasse». Attirée toute jeune par le théâtre et les feux de la rampe, elle participe à l’insu de sa mère à des concours de chansons au Ouimetoscope et y rafle tous les prix. Elle n’avait que douze ans. Engagée pour se produire dans cette salle, elle suit le comédien Paul Hébert qui la convainc de jouer au Théâtre King-Edward.

Rencontrant le comédien Olivier Guimond (surnommé Ti-Zoune), celui-ci la surnomme « La Poune » et l’amène avec lui sur toutes les salles où ce dernier se produisait. Le duo comique aura d’immenses succès tant à Montréal qu’à Québec ou Ottawa. À la même époque, elle fait la connaissance de Marcel Dequoy, un jeune chanteur et comédien français qui la séduit et l’épouse. Elle lui donnera une fille: Denise qui deviendra elle aussi chanteuse dans les années 40.

Elle n’a que 25 ans lorsqu’elle devint la première directrice de théâtre en Amérique: elle dirigera le théâtre Cartier (toujours à Montréal) de 1928 à 1936. On y donnera deux représentations par jour, sept jours par semaine. La popularité du théâtre et les cachets proposés attira une foule d’artiste de l’époque à venir jouer du burlesque pour la Poune.

Le burlesque est le genre comique qui faisait fureur à l’époque. Principalement composé de monologues humoristiques agrémentés de sketchs improvisés, on voyait souvent un comique populaire se faire accompagné d’un faire-valoir afin de faire rire les spectateurs. On aura des spectacles de burlesque au Québec des années 20 aux années 50 où trois comédiens portèrent à bout de bras ce type de spectacle : Arthur Pétrie, Olivier Guimond père et bien sûr Rose Ouellette.

En 1936, elle devint directrice du Théâtre National où pendant 17 ans une foule jamais démentie se pressera pour aller admirer La Poune entonner sa chanson-thème « C'est d'la faute à poupa » et présenter des tours de chants, des sketchs humoristiques et bien sûr toutes les grandes vedettes de l’époque. Avec sa partenaire de toujours, Juliette Pétrie, elle y côtoiera les Claude Blanchard, Manda Parent, Olivier Guimond père et fils et autres Juliette Huot et Léo Rivest. La renommée de La Poune est si grande à cette époque que lorsque le tramway passe devant le National, le conducteur ne nomme pas le théâtre, il annonce plutôt « Chez la Poune ! »

Elle quittera son théâtre en 1953 pour se joindre à la troupe de Jean Grimaldi avec qui elle part en tournée. L’assistance au Théâtre National se faisant moins nombreuse en raison de l’arrivée de la télévision.

A la même époque, elle sera aussi la première comédienne à enregistrer des chansons québécoises aux studios  RCA Victor avant de faire quelques apparitions au cinéma balbutiant de la province. Tout comme elle tiendra des rôles épisodiques dans des séries télé « Chère Isabelle » (TVA, 1976-1977), « Les Brillant » (TVA, 1979-1982) et « Les Moineau et les Pinson » (TVA, 1982-1985, elle y était Mémère Moineau).

Rose Ouellette ne jouera jamais le drame, préférant la comédie aux films larmoyants: on ne sera pas surpris de la voir participer à des films comiques alors à la mode dans les années 70.  Et surtout de la voir continuer de se produire sur scène, notamment au Théâtre des Variétés de Gilles Latulippe jusqu’au début des années 90. A 90 ans, elle fut le porte-parole d’une bière brassée par Molson: « La rousse est douce ! » et publie un livre: «Comment atteindre le bel âge en grande forme?» puis enregistre un premier microsillon du temps des Fêtes.

Morte à l’âge de 93 ans en 1996, elle fut récompensée l’Ordre National du Québec en 1990.

 

 

Filmographie :

 

 

1953    -            Cœur de maman : de René Delacroix

avec Jeanne Demons

1971    -           L’apparition : de Roger Cardinal

avec Jean Coutu

1974    -           Les aventures d’une jeune veuve : de Roger Fournier

avec Dominique Michel

1981    -            Scandale : de Georges Mihalka

avec Alpha Boucher

 

© Alexandre CARLE pour Les Gens du Cinéma (mise à jour 11/12/2012)