JEAN-FRANCOIS REMI
Vrai nom : Jacques Pierre Poli.
Né à Casablanca (Maroc) le 16 novembre
1924.
Décédé à Boulogne-Billancourt
(Hauts-de-Seine) le 21 décembre 2007.
Ce Corse… né au Maroc, ne brilla guère aux frontons du
septième art.
Vingt films à peine et des petits rôles qui, à vrai
dire, ne l'ont jamais affecté.
Normal. Son domaine fut avant toute chose et
viscéralement celui des planches.
Jacques Toja, administrateur général de la Comédie
Française, le fit entrer dans l'auguste Maison en même temps que Louis
Arbessier. Il y fut pensionnaire durant vingt-sept ans et s'y révéla tant comme
comédien que comme metteur en scène.
Il avait une prestance, une noblesse toute naturelle et
un charisme évident qui n'étaient pas sans rappeler Michel Etcheverry, son
brillant aîné.
En 2006, friand des grandes tragédies du répertoire
classique, l'une de ses dernières prestations fut de répondre à l'invitation de
Jean-Claude Brialy pour son Festival de Ramatuelle afin d'y assumer la
direction de Phèdre de Racine interprété par d'anciens amis de la place
Colette : Jean-Claude Drouot et Béatrice Agenin.
Pour le cinéma, peut-être se souviendra-t-on de ses
trois Lelouch. Le premier, Si c'était à refaire, pour lequel il ne put
s'empêcher d'assouvir sa passion des jolies femmes en campant avec beaucoup de
superbe le directeur de banque qui abuse de l'une de ses employées, la si
gracieuse Catherine Deneuve, et dont la conséquence sera d'être tabassé à mort
par le fiancé de sa victime (en l'occurrence Niels Arestrup, pratiquement au
début de sa carrière cinématographique).
Pour le deuxième, Un autre homme, une autre chance,
il incarne le père de Geneviève Bujold qui le fuit, refusant de céder à un mariage de raison qu'il lui impose. Quant au
troisième, A nous deux, il retrouve Catherine Deneuve, devenue sa fille
et ex-pharmacienne convertie en call-girl pour bourgeois bien pensants.
Citons aussi sa participation auprès de Gabin dans Verdict
et celle du camarade anti-franquiste aux côtés d'Yves Montand dans La guerre
est finie d'Alain Resnais.
Durant ses trois dernières années, il assuma la
présidence de l'Association des comédiens combattants eu égard à son engagement
à la 1ère armée française commandée par le Général de Lattre de Tassigny et à
sa conduite héroïque lors de la campagne d'Italie et du débarquement en
Provence en août 1944...
Il n'avait pas vingt ans.
Admis à l'Hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, il y décède peu avant la Noël 2007.
1956 Si Paris nous était conté, de et avec Sacha
Guitry.
1959 La bête à l'affût, de Pierre Chenal, avec
Henri Vidal.
1960 Austerlitz, d'Abel Gance, avec Pierre Mondy.
Le caïd, de Bernard Borderie, avec
Fernandel.
1961 Jugez-les bien / En votre âme et conscience,
de Roger Saltel, avec Gilbert Gil.
1963 Judex, de Georges Franju, avec Channing
Pollock.
1965 Trois chambres à Manhattan, de Marcel Carné,
avec Annie Girardot.
1966 La guerre est finie, d'Alain Resnais, avec
Yves Montand.
Si j'étais un espion, de Bertrand
Blier, avec Bernard Blier.
1967 Bang Bang, de Serge Piollet, avec Sheila.
Réseau
secret, de Jean Bastia, avec Raymond Loyer, fut réédité en 1975 sous le titre Les
espionnes du
diable.
1974 Verdict, d'André Cayatte, avec Jean Gabin.
Les noces de porcelaine, de Roger
Coggio, avec Mylène Demongeot.
Les murs ont des oreilles, de Jean
Girault, avec Martine Sarcey.
1976 Silence… on tourne, de et avec Roger
Coggio.
Si c'était à refaire, de Claude
Lelouch, avec Catherine Deneuve.
1977 Un autre homme, une autre chance, de Claude
Lelouch, avec Geneviève Bujold.
1979 A nous deux, de Claude Lelouch, avec
Catherine Deneuve.
1983 Signes extérieurs de richesse, de Jacques
Monnet, avec Claude Brasseur.
1984 La septième cible, de Claude Pinoteau, avec
Lino Ventura.
© Yvan Foucart
- Dictionnaire des comédiens
français disparus. (15 janvier 2008)