Vrai Nom : Pierre Cuq
BIOGRAPHIE
Le comédien et metteur en scène Pierre
MONDY est décédé au matin du Samedi 15 Septembre 2012, des suites d'un cancer
du système lymphatique, à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris ; la
maladie, diagnostiquée une première fois en juillet 2009, lui avait fait
annuler plusieurs tournages, et durant un répit de quelques mois, on avait pu
le revoir, certes fatigué, dans la série de France 2 "Fais pas ci, fais
pas ça" (en production depuis 2007) et dans le téléfilm "La Grève des
femmes" (2011) de Stéphane KAPPES pour TF1...
Il était d'ailleurs l'un des visages les
plus récurrents des fictions de la chaîne privée, incarnant en particulier le
célèbre commissaire Cordier dans deux productions emblématiques du paysage
audiovisuel français de ces vingt dernières années : "Les Cordier, juge et
flic" (61 téléfilms de 1992 à 2003), puis sa dérivée "Commissaire
Cordier" (12 téléfilms de 2004 à 2006) ; c'est son propre fils, Laurent,
qui était le directeur littéraire des deux séries... Pourtant, si celles-ci ont
définitivement assuré sa notoriété auprès de générations nouvelles et de la
ménagère, la carrière de Pierre MONDY était déjà très impressionnante au
théâtre et au cinéma... Il faut dire qu'en plus d'un talent certain, il était
affublé d'un physique singulier (regard bleu et vif, sourire grimacier aux
accents defunèsiens, cou proéminent et menton pointu,
taille petite et râblée) qui ne l'a jamais empêché de tout jouer, depuis
l'ouvrier bourru jusqu'au cadre séducteur... et il était également un
remarquable directeur d'acteurs...
Le théâtre était d'ailleurs sa vraie
maison. Dès le sortir de la Seconde Guerre mondiale, il s'inscrit au fameux
cours Simon, puis devient doublure sur les planches... A la même époque, il
obtient un tout petit rôle non crédité dans "Rendez-vous de juillet"
(1949) de Jacques BECKER, véritable vivier de jeunes acteurs promis à la
célébrité (dont Daniel GELIN et Maurice RONET)... S'ensuivent alors une
pléthore de compositions modestes durant dix ans jusqu'à ce qu'il soit choisi
par Abel GANCE pour incarner le Napoléon Bonaparte d'"Austerlitz" en
1960... Une aubaine pour lui : c'est un premier rôle dans le film d'un cinéaste
admiré de la critique, et, de plus, c'est l'occasion de jouer un rôle
dramatique...
Parallèlement, il se rôde à la scène, et
contribue à familiariser le public du petit écran au théâtre de boulevard, en
particulier pour l'émission emblématique de Pierre SABBAGH, "Au théâtre ce
soir", en tant que comédien, mais aussi en metteur en scène chevronné : il
dirige ainsi plus de 60 productions, adaptant aussi bien Feydeau, le maître du
vaudeville ("La Main passe"), que les auteurs contemporains de la
comédie, comme Neil SIMON ("Pieds nus dans le parc"), BARILLET et
GREDY ("Potiche"), Robert LAMOUREUX ("Frédéric"),...
Le Théâtre du Palais-Royal sera la
chapelle de ses exploits : c'est Pierre MONDY qui dirige en 1971 Louis de FUNES
dans "Oscar" (après avoir lui-même tenu son rôle quelque temps
avant), avant que ce dernier ne reprenne sa composition de Bertrand Barnier
dans l'adaptation cinématographique éponyme d'Edouard MOLINARO. C'est aussi
Pierre MONDY qui dirigera en 1973 l'impayable duo Jean POIRET et Michel
SERRAULT dans "La Cage aux Folles" durant 1800 représentations (dont
on se désolera toujours qu'aucune captation télévisée intégrale ne fût produite
!!!), avant que le même MOLINARO n'adapte ce méga-succès écrit par Jean POIRET,
tout en remplaçant celui-ci par Ugo TOGNAZZI (co-production
franco-italienne oblige ! C'est d'ailleurs MONDY qui doublera la voix du
comédien italien dans la version française)...
Au cinéma, les années 70 sont l'occasion
pour Pierre MONDY de se distinguer dans bon nombre de films populaires... On
oublie trop facilement qu'il devait jouer à l'origine l'adjudant Gerber dans la
série des "Gendarme" ; faute de disponibilité, le rôle sera assuré
par Michel GALABRU... Qu'à cela ne tienne ! MONDY sera de la distribution d'un
autre cycle comique, la trilogie de "La 7ème Compagnie", orchestrée
par son fidèle ami Robert LAMOUREUX, où il est prodigieux en officier râleur
dans le rôle de l'adjudant-chef Chaudard, inculquant
avec application la nage indienne à ses subalternes... "La 7ème
Compagnie", comme le "Gendarme", sera, au final, un des
classiques du comique à la française, multirediffusé
à la télé ! Dans d'autres productions où il fera merveille, Pierre MONDY jouera
à l'occasion les hommes d'affaire en costumes trois-pièces volontiers
séducteurs mais maladroits, adeptes de l'adultère occasionnel entre deux avions
sans en assumer pleinement les conséquences : "Le Téléphone rose"
(1975) d'Edouard MOLINARO avec la blonde Mireille DARC, "Le Cadeau"
(1982) de Michel LANG avec la brune Clio GOLDSMITH, ou encore le feuilleton
"Billet doux" (1984) avec la rousse Delia
BOCCARDO...
Le bilan est très impressionnant : il
n'est pas un spectateur du petit ou du grand écran qui n'ait pas un souvenir de
Pierre MONDY, car il faisait vraiment partie de notre culture populaire, et on
reverra encore souvent son visage hâbleur de Français moyen et malin, tant il a
hanté le paysage audiovisuel... Il s'était marié à quatre reprises, et toujours
avec des comédiennes : à Claude GENSAC (souvent épouse de Louis de FUNES à la
scène), à Pascale ROBERTS, à Annie FOURNIER (qui lui donnera ses deux enfants),
et à Catherine ALLARY, sa veuve, de vingt ans sa cadette... Pierre MONDY avait
87 ans...
© Christophe JACOB pour Les Gens du
Cinéma (Mise à jour 16/09/2012)
1949 – Rendez-vous de Juillet : de
Jacques Becker
avec Nicole Courcel
1950 – Les anciens de Saint-Loup :
de Georges Lampin
avec Christian Simon
Sans
laisser d’adresse : de Jean-Paul Le Chanois
avec Gérard Oury
Souvenirs
perdus : de Christian-Jaque
avec Emile Genevois
1951 – Agence matrimoniale / Discrétion
absolue : de Jean-Paul Le Chanois
avec Bernard Blier
Le
costaud des Batignolles : de Guy Lacourt
avec Raymond Bussières
Un
jour avec vous / Entrez sans frapper : de Jean-René Legrand
avec Véra Norman
Victor :
de Claude Heymann
avec Gaston Modot
1952 – Le plus heureux des hommes :
de Yves Ciampi
avec Nicole Lemaire
1953 – Capitaine Pantoufle : de Guy
Lefranc
avec François Périer
Les
compagnes de la nuit : de Ralph Habib
avec Louis De Funès
Crainquebille : de Ralph Habib
avec Christian Fourcade
Le
guérisseur : de Yves Ciampi
avec Danièle Delorme
1954 – Casse-cou, Mademoiselle /
Ah ! quel coureur : de Christian Stengel
avec Albert Préjean
Les
chiffonniers d’Emmaüs : de Robert Darène
avec Madeleine Robinson
Tout
chante autour de moi : de Pierre Gout
avec Michel Piccoli
1955 – L’affaire des poisons : de Henri Decoin
avec Danielle Darrieux
Cherchez
la femme / Une fille à la redresse : de Raoul André
avec Georges Marchal
Des
gens sans importance : de Henri Verneuil
avec Jean Gabin
Les
indiscrètes : de Raoul André
avec Frank Villard
1956 – Folies Bergère / Un soir au Music-Hall : de Henri Decoin
avec Zizi Jeanmaire
Les
louves : de Luis Saslavsky
avec Micheline Presle
Que
les hommes sont bêtes : de Roger Richebé
avec Fernand Sardou
La
roue : de André Haguet
avec Catherine Anouilh
1957 – Méfiez-vous fillettes : de
Yves Allégret
avec Claude Godard
Ni
vu, ni connu : de Yves Robert
avec Noëlle Adam
Quand
la femme s’en mêle : de Yves Allégret
avec Alain Delon
Le
temps des œufs durs : de Norbert Carbonnaux
avec Fernand Gravey
Tous
peuvent me tuer : de Henri Decoin
avec Peter Van Eyck
Le triporteur : de Jack Pinoteau
avec Darry Cowl
Totò, Vittorio et la doctoresse / Dites 33 (Totò, Vittorio e la dottoressa) de
Camillo Mastrocinque
avec Vittorio De Sica
1958 – Chéri, fais-moi peur : de
Jack Pinoteau
avec Jess Hahn
Cigarettes,
whisky et p’tites pépées : de Maurice Régamey
avec Annie Cordy
En
légitime défense : de André Berthomieu
avec Maria Mauban
Faibles
femmes : de Michel Boisrond
avec Yvonne Yma
La
vie à deux : de Clément Duhour
avec Jean Marais
1959 – Austerlitz : de Abel Gance et Roger Richebé
avec Michel Simon
Le
chemin des écoliers : de Michel Boisrond
avec Bourvil
Les
loups dans la bergerie : de Hervé Bromberger
avec Pascale Roberts
Vous
n’avez rien à déclarer ? : de Clément Duhour
avec Pauline Carton
1960 – L’affaire d’une nuit : de Henri Verneuil
avec Roger Hanin
Boulevard :
de Julien Duvivier
avec Magali Noël
Dans
la gueule du loup : de Jean-Charles Dudrumet
avec Geneviève Morel
La
française et l’amour : de Henri Decoin, Jean
Delannoy, Michel Boisrond, René Clair, Henri
Verneuil,
Christian-Jaque
et Jean-Paul Le Chanois, avec Roger Pierre
○
Segment : ‘L’adolescence’ de Jean Delannoy
Les
moutons de Panurge : de Jean Girault
avec Pascale Roberts
1961 – Le comte de Monte-Cristo : de
Claude Autant-Lara
avec Louis Jourdan
○
Film en 2 Epoques
●
1ère Epoque
●
2ème Epoque
Le
crime ne paie pas : de Gérard Oury
avec Philippe Noiret
○
Segment : ‘L’affaire Hugues’
Les
petits matins / Mademoiselle Stop : de Jacqueline Audry
avec Agathe Aëms
1962 – Jusqu’au bout du monde / Un
endroit rêvé : de François Villiers
avec Marie Dubois
La
loi des hommes : de Charles Gérard
avec Yves Barsacq
Les
mystères de Paris : de André Hunebelle
avec Jean Le Poulain
Les
veinards : de Philippe De Broca, Jean Girault et Jack Pinoteau
avec France Anglade
○
Segment : ‘Le yacht’ de Jean Girault
1963 – A couteaux tirés : de Charles
Gérard
avec Marcel Dalio
Bébert
et l’aomnibus : de Yves Robert
avec Martin Lartigue
Voir
Venise et crever / Agent spécial à Venise : de André Versini
avec Sean Flynn
L’enfant
du cirque (Il figlio del
circo) de Sergio Grieco
avec Antonella Lualdi
1964 – Compartiment tueurs : de
Costa-Gavras
avec Monique Chaumette
Les
copains : de Yves Robert
avec Jacques Balutin
Requiem
pour un caïd / De jour et de nuit : de Maurice Cloche
avec Etienne Bierry
Week-end
à Zuydcoote : de Henri
Verneuil
avec Catherine Spaak
1966 – Le facteur s’en va-t’en guerre : de Claude Bernard-Aubert
avec Charles Aznavour
Monsieur
le Président-Directeur Général / Appelez-moi Maître : de Jean Girault
avec Dominique Zardi
La
nuit des généraux : de Anatole Litvak
avec Sabine Sun
1968 – Pierre et Paul : de René Allio
avec Bulle Ogier
1969 – Appelez-moi Mathilde : de
Pierre Mondy
avec Stéphane Bouy
1971 – Les malheurs d’Alfred ou Après la
pluie le mauvais temps : de Pierre Richard
avec Anny Duperey
Papa, les
petits bateaux : de Nelly Kaplan
avec Judith Magre
1973 – Mais où est donc passée la 7ème
Compagnie ? : de Robert Lamoureux
avec Pierre Tornade
Prêtres
interdits : de Denys De La Patellière
avec Robert Hossein
1974 – Impossible… pas français : de
Robert Lamoureux
avec Michel Creton
Vos gueules
les mouettes : de Robert Dhéry
avec Colette Brosset
Vous
ne l’emporterez pas au Paradis : de François Dupont-Midy
avec Marion Game
1975 – On a retrouvé la 7ème
Compagnie : de Robert Lamoureux
avec Henri Guybet
Le téléphone
rose : de Edouard Molinaro
avec Daniel Ceccaldi
1976 – Dernière sortie avant
Roissy : de Bernard Paul
avec Sabine Haudepin
1977 – Le beaujolais nouveau est
arrivé : de Jean-Luc Voulfow
avec Jean Carmet
La Septième
Compagnie au clair de lune : de Robert Lamoureux
avec Patricia Karim
1978 – La cage aux folles : de Edouard Molinaro
avec Michel Serrault
Démons de
midi : de Christian Paureilhe
avec Hubert Deschamps
Vas-y maman :
de Nicole De Buron
avec Henri Garcin
1979 – Retour en force : de
Jean-Marie Poiré
avec Bernadette Lafont
1980 – Signé Furax : de Marc Simenon
avec Pierre Tchernia
1981 – Le cadeau : de Michel Lang
avec Claudia Cardinale
1982 – Le battant : de Alain Delon
avec François Périer/
Le braconnier
de Dieu : de Jean-Pierre Darras
avec Annie Cordy
1983 – Si elle dit oui… je ne dis pas
non ! : de Claude Vital
avec Mireille Darc
1984 – Astérix et la surprise de
César : de Gaëtan Brizzi et Paul Brizzi – Dessin Animé –
○
Seulement Voix
Pinot simple
flic : de Gérard Jugnot
avec Jean-Claude Brialy
Tranches
de vie : de François Leterrier
avec Christian Clavier
1986 – Astérix chez les bretons : de
Pino Van Lamsweerde –
Dessin Animé –
○
Seulement Voix
1991 – Le zèbre : de Jean Poiret
avec Thierry Lhermitte
○
Seulement Remerciements
1993 – Le fils préféré : de Nicole
Garcia
avec Bernard Giraudeau
2003 – Lovely
Rita, sainte patronne des cas désespérés : de Stéphane Clavier
avec Eddy Mitchell
ã Jean-Pascal CONSTANTIN pour Les Gens du Cinéma (Mise à jour André
Siscot 15 /09/2012)