Née le 29 janvier 1930 à Montréal, Québec.
Décédée le 4 août 1994 à Montréal, Québec (cancer du sein).
Vrai nom Joan Harrell
ACTRICE
Biographie :
Première comédienne et
top-modèle de race noire au Québec, Johanne Harelle sera abandonnée dès sa
naissance dans une crèche supervisée par des religieuses montréalaises.
Mise chez les religieuses du
Bon Pasteur, elle sera toute son enfance placée dans des foyers d’accueils
différents, ballottée ici et là, avant d’être finalement adoptée par un couple
de commerçants montréalais en 1943. Elle sera par la suite mise en pension chez
les Sœurs grises qui se chargeront de son éducation avant d’être à nouveau
abandonnée par ses parents adoptifs contraints à la faillite.
Très vite, elle se retrouvera
enceinte d’un puis de deux garçons qu’elle confiera à son tour aux services
sociaux. Honteuse, blessée, Johanne Harelle se créa donc un personnage afin
d’attirer l’attention. Elle se dira Haïtienne, née à Saint-Marc, y ayant fait
ses études. Belle, piquante, elle se mettra à fréquenter les milieux bohèmes de
Montréal, tombera souvent amoureuse, du cinéaste Norman McLaren notamment.
Elle rencontra un autre
cinéaste, Claude Jutra, encore peu connu, et vivra une passion orageuse qui lui
vaudra à nouveau de tomber enceinte d’un enfant qui ne vivra pas.
Il lui vaudra aussi la
possibilité de jouer son propre rôle dans le film et premier long métrage de
Jutra. A tout prendre qui, en 1963, fera l’effet d’une bombe au
Québec. Le film racontera leur torride histoire d’amour et remportera de
multiples récompenses tant au Canada qu’à l’étranger.
En 1963, Johanne
Harelle, devient la «vamp noire du cinéma canadien». Son superbe regard, ses
longues jambes qui n’en finissaient pas, ses doigts effilés la fera remarquer
aussi par les couturiers qui la choisissent pour la présentation de leurs
nouvelles collections. Johanne sera de tous les magazines de l’époque,
affichant nettement une préférence pour les créations de Michel Robidaud.
Dès lors, sa
carrière de mannequin international est lancée. Elle défilera pour les plus
grands couturiers parisiens : Dior, Balmain, Schiaparelli, Hermès…
Toujours à Paris, elle rencontra son futur mari, le sociologue Edgar Morin avec
qui elle partagera sa vie pendant 16 ans.
Le couple se
sépare en 1980 et Johanne Harelle retourne à Montréal, rue Drolet, près du carré Saint-Louis où son appartement
sera le rendez-vous des amoureux de la mode de l’époque. Elle terminera sa carrière comme chroniqueuse
de mode et s’éteindra, à la fin de l’été 1994, victime d’un cancer.
Filmographie :
1963 - A tout prendre : de Claude Jutra
avec Monique Mercure
1984 - La dame en couleurs : de Claude Jutra
avec Charlotte Laurier
1988 - The Kiss : de Pen Densham
avec Pamela Collyer
©
Alexandre CARLE pour Les Gens du Cinéma (mise à jour 10/02/2011)