Jacques DESROSIERS

 

 

Né le 7 juillet 1938 à Montréal, Québec

Décédé le 11 juin 1996 à Sainte-Agathe, Québec.

 

 

ACTEUR

 

 

Biographie :

 

Septième enfant d’une famille en comprenant quinze, sa mère fut un temps pianiste de concert et son père comédien. Voulant suivre les traces de la plupart des membres de sa famille, il prend des cours d’art dramatique chez Sita Riddez qu’il ne termine pas. Mais il va se produire au sein de troupe de comédiens amateurs où bien des gaffes qu’il commet le convainc de persévérer dans cette voie, optant principalement pour la comédie. Des petits rôles de figurant obtenus grâce à l’entremise de Nicolas Doclin qui travaillait à Radio-Canada lui ouvrent la porte de la télévision. Dans les mêmes temps, il se joint au Théâtre de la Roulotte de Paul Buissonneau, jouant souvent les seconds rôles. Bien sûr Desrosiers fit la joie des spectateurs des cabarets montréalais tout en se permettant des apparitions au petit écran grâce à ses dons évidents d’imitateur. On le verra au Casa Loma d’Andy Cobetto ou alors à Québec à La Page Blanche.

 

Obtenant un franc succès grâce à sa participation à la comédie musicale Zéro de conduite (1963-64) où il côtoya Dominique Michel, Denise Filiatrault et Donald Lautrec, il enchaîne dans une autre avec Clémence Desrochers dans Le vol du flamant rose en 1964. Désormais connu, Jacques Desrosiers apparaît dans la plupart des émissions de variétés en vogue de l’époque. Puis vivant une période creuse, sans cachet et devenu anxieux au sujet de sa carrière, il accepte d’interpréter le rôle d’un clown pour l’émission jeunesse du Capitaine Bonhomme. C’est ainsi que débuta ce qui allait faire la fortune de Jacques Desrosiers: le clown Gregor Patof (que l’on disait venir de Sibérie) qui allait devenir rapidement un personnage chouchou de l’émission. Parodiant des chansons américaines, il change celle de Roger Whitaker, Oh Mamy Blues, qu’il transforme en Oh Patof Blues. La chanson eut un tel succès auprès de l’audimat enfantin qu’il enregistra la chanson en 1972. Le 45t se vendra à plus de 120.000 exemplaires.

 

Bien sûr, son producteur Yves Martin et son comparse Gilbert Chénier le persuadent d’enregistrer tout un album où Patof y racontait ses origines. La popularité fut telle que le personnage obtint de Télé-Métropole d’avoir sa propre émission. Patofville entra en ondes en 1973. Avec Gilbert Chénier dans le rôle de Polpon, l’émission restera en ondes jusqu’en 1975, année du décès de ce dernier. Changeant les décors, remaniant les textes, Patofville devint Patof voyage, obtenant le même succès.

 

Ayant la bosse des affaires, Jacques Desrosiers mit en vente des produits dérivés de son personnage (albums à colorier, jouets, pyjamas) qui finiront par le rendre millionnaire. On oublia rapidement que Jacques Desrosiers était aussi comédien ou chanteur, et bien des années durant, on lui reprocha d’avoir commercialisé le personnage, de copier ainsi la façon de faire de Disney. Télé-Métropole voulant s’accaparer d’une partie des recettes de Patof eut quelques mailles avec Desrosiers qui finit par signer un nouveau contrat de deux ans. Hors, on changea le module de l’émission, lui adjoignant un nouveau personnage, la marionnette de Monsieur Tranquille qui allait lui voler le show. Le temps d’un été. Relégué au second rang, le clown Patof tira sa révérence du petit écran en 1978.

 

Mais le clown Patof ne doit pas faire oublier sa carrière de comédien. Au cinéma, il joue dans quelques films dont YUL 871 (1966), C'est pas la faute à Jacques Cartier (1967) et Après-ski (1970). Si on se souvient du film de 1967 où il tint le rôle du guide voyage, il faut rappeler aussi celui dans Le Party de Falardeau, où on le voyait tenir celui d’un artiste de cabaret qui se produisait devant des détenus.

 

Jacques Desrosiers, après la fin de Patof,  joua toujours au petit écran comme dans la comédie de situation Chez Denise ou dans quelques dramatiques comme L’Amour avec un grand A ou Scoop, publia son autobiographie en 1981 et s’éteignit à l’âge de 56 ans, victime d’un cancer des os.

 

Filmographie :

 

1966    -           Yul 861 : de Jacques Godbout

avec Andrée Lachapelle

1967    -           C’est pas la faute à Jacques Cartier : de Georges Dufaux et Clément Perron

avec Lisette Gervais

                                               • + musique

1970    -           Après-ski : de Roger Cardinal

avec Angèle Coutu

1971    -           Finalement... : de Richard Martin

avec Chantal Renaud

1972    -           Les indrogables : de Jean Beaudin  -court métrage-

avec Guy L’Écuyer

1972    -           Quelques arpents de neige : de Denis Héroux

avec Jean Coutu

1974    -           Y'a pas de mal à se faire du bien : de Gilles Richer

avec Denis Drouin 

1989    -           Le party : de Pierre Falardeau

avec Julien Poulin

1992    -           La Florida : de George Mihalka

avec Rémy Girard

 

 

© Alexandre CARLE pour les Gens du Cinéma (Mise à jour 29/06/2013)