GEORGES  CUSIN

 

 

Portait son vrai nom.

Né à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) le 31 mars 1902.

Décédé à Paris (14ème) le 15 février 1964.

Inhumé au cimetière de Montrouge (Hauts-de-Seine).

 

 

Né en Lorraine, d'un papa employé de commerce, Georges Cusin effectue toutes ses études au Lycée Turgot, rue de Turbigo à Paris où il côtoie André Malraux, son aîné de 5 mois.

 

Ayant obtenu son baccalauréat et attiré par le théâtre, il suit les cours d'art dramatique du Conservatoire et y obtient un prix de comédie.  Ceci le conduit, comme le veut l'usage, au Théâtre de l'Odéon.  A 18 ans à peine, on lui propose les "premiers comiques" du répertoire (Molière, Marivaux, Beaumarchais, entre autres).

 

Parmi ses rôles les plus marquants, il convient de rappeler celui de Figaro, en 1931, dans La conversion de Figaro de J.J. Brousson et Raymond Escholier et en 1934 sa brillante interprétation de Trissotin, le poète pédant et intéressé des Femmes savantes de Molière.

 

C'est cette même année qu'il aborde le cinéma avec Cessez-le-feu pour lequel Jacques de Baroncelli lui confie le rôle d'un cul-de-jatte !

Bien installé au théâtre, il laisse s'écouler douze années avant de rejoindre les plateaux de La foire aux chimères que dirige Pierre Chenal. Son rôle est court, mais il l'interprète auprès d'un "monstre" de grande envergure : Erich von Stroheim.  Pour le suivant, il campe un joaillier auprès de Louis Jouvet dans Copie conforme de Dréville.

Il tourne d'ailleurs avec d'autres noms prestigieux : Pierre Fresnay, Gérard Philipe, Madeleine Sologne, Fernandel, Jean Desailly et si sa filmographie ne comporte que 13 titres, l'on comprend d'emblée que le 7ème art ne fut pas sa toute grande passion.

 

C'est l'évidence même, son bonheur se situe ailleurs : au théâtre.

En 1939, il est mobilisé et quitte l'Odéon en tant que doyen.  Blessé par un éclat d'obus à Dunkerque, il est transféré à l'hôpital de Wimbledon.

 

Au lendemain de la Libération, il participe à une tournée théâtrale en Amérique du Sud et en 1946, il intègre la Comédie Française avec 38 nouveaux pensionnaires engagés par l'administrateur André Obey. Un an plus tard, il quitte l'auguste maison, avec d'autres camarades dont Georges Sellier et Pierre Blanchar.

 

Parmi ses succès au théâtre, notons : L'amour des trois oranges d'Alexandre Arnoux (créée le 22 avril 1947 au Théâtre Montparnasse dans une mise en scène de Gaston Baty, avec Gabrielle Fontan et Teddy Bilis); Les nouveaux maîtres de Paul Nivoix; Clérambard de Marcel Aymé, Les plus beaux yeux du monde de Jean Sarment, etc.

Il participe à des tournées, Karsenty-Herbert entre autres, et en 1954, il rejoint la Compagnie Renaud-Barrault pour ne plus la quitter jusqu'à sa mort en 1964.

 

Dès lors, pendant ses dix dernières années, il emprunte les différents itinéraires de l'illustre compagnie : le Théâtre Marigny, une incursion au Palais-Royal, à l'Odéon (juste retour des choses !) rebaptisé Théâtre de France dès octobre 1959, etc. Nommé directeur, Jean-Louis Barrault l'inaugure en présence du président de la République, le général de Gaulle, avec Tête d'or de Paul Claudel. Georges Cusin est en bonne compagnie avec des partenaires tels Alain Cuny, Laurent Terzieff et Julien Bertheau.

En 1957, il se produit à New York, au Winter Theater, notamment pour Christophe Colomb de Paul Claudel; Volpone de Ben Jonson (dans le rôle de Corvino, le mari jaloux) ; Les nuits de la colère d'Armand Salacrou; Le chien du jardinier de Lope de Vega, etc.

Et par la suite, toujours avec Barrault, notamment : Hamlet sur une traduction française d'André Gide; La vie parisienne de Meilhac et Halévy sur une musique d'Offenbach, avec Suzy Delair et Jean Parédès; en mars 1963, il crée Divines paroles de Valle-Inchan avec Maria Meriko et Germaine Kerjean.

 

Il décède, un an après, en son domicile parisien, rue Alphonse-Daudet.

 

 

FILMOGRAPHIE

 

1934  Cessez le feu, de Jacques de Baroncelli, avec Annie Ducaux.

1946  La foire aux chimères, de Pierre Chenal, avec Erich von Stroheim.

          Copie conforme, de Jean Dréville, avec Louis Jouvet.

1947  La figure de proue, de Christian Stengel, avec Georges Marchal.

          Clochemerle, de Pierre Chenal, avec Saturnin Fabre.

1955  Si Paris nous était conté, de et avec Sacha Guitry.

1956  Era di venerdi'17 / Sous le ciel de Provence / Quatre pas dans les nuages, de Mario Soldati,

          avec Fernandel.

1957  Pot-Bouille, de Julien Duvivier, avec Gérard Philipe.

          Le dos au mur, d'Edouard Molinaro, avec Jeanne Moreau.

1958  Prisons de femmes, de Maurice Cloche, avec Danièle Delorme.

1959  Les affreux, de Marc Allégret, avec Pierre Fresnay.

1960  La mort de Belle, d'Edouard Molinaro, avec Jean Desailly.

1961  Les ennemis, d'Edouard Molinaro, avec Dany Carrel.

 

 

© Y. Foucart – Dictionnaire des comédiens français disparus.  (avec l'aimable collaboration de Laurent , le petit-fils du comédien, voir aussi le site glim.montmartin.free.fr/GeorgesCusin.htm)