Née le 17
décembre 1943 à Rouen, Seine-Maritime
ACTRICE
BIOGRAPHIE
:
D’une famille bourgeoise de Normandie, Cathia Caro
est encore une enfant de quatorze ans lorsqu’elle est choisie par Jean Gourguet
comme protagoniste d’Isabelle a peur des hommes. Sa fraîcheur et ses
yeux de biche y font sensation et c’est aux côtés de Jean Marais qu’elle tourne
un deuxième film avant d’apparaître sous la direction de Marc Allégret dans Un
drôle de dimanche, avec Arletty, Belmondo, Bourvil et Danielle Darrieux.
Ces débuts prometteurs la font réclamer par les
producteurs transalpins. Cathia Caro s’installe alors en Italie et enchaîne
deux années d’intense activité. Certes sa jeunesse la condamne d’emblée aux
stéréotypes et, dans les comédies qu’elle tourne surtout, ses rôles ne varient
guère qu’entre la jeune fille de la maison et la lycéenne de service chères aux
films italiens. Mais sa grâce mutine d’adolescente le cède déjà à une piquante
beauté et les réalisateurs, notamment Steno, Bolognini et Mastrocinque, savent
parfaitement mettre en valeur la spontanéité de son jeu comme son regard
pénétrant et son troublant magnétisme de femme-enfant.
Quoique dans un petit rôle, elle est engagée par
Valerio Zurlini pour Estate violenta (Eté violent, 1959), si caractéristique
du style du réalisateur comme cinéaste de la jeunesse. Sur fond de la chute de
Mussolini à l’été 1943, le film n’est pas seulement l’histoire d’une passion
brûlante entre le fils d’un dignitaire fasciste et la veuve d’un officier
(Jean-Louis Trintignant et Eleonora Rossi Drago). Il est aussi celle de la
bande de jeunes gens de Riccione qui les entourent – joués avec sensibilité par
Raf Mattioli, Federica Ranchi, Cathia Caro et sa compatriote Jacqueline Sassard
– dont l’insouciance bientôt contrariée par les événements leur donne une
intensité dramatique inattendue. Cinquante ans plus tard, le film a acquis une
valeur documentaire de premier ordre sur la jeunesse des années 40 mais aussi
sur cette génération de tout jeunes acteurs franco-italiens de la décennie
finissante.
Malheureusement pour Cathia Caro, les propositions
qui suivirent furent décevantes et, en fait de rôles dramatiques, c’est en
douce héroïne de péplum qu’elle fut bientôt reléguée. Elle n’avait pas dix-huit
ans quand elle abandonna l’Italie et le cinéma, concluant une carrière
commencée peut-être trop tôt pour durer.
FILMOGRAPHIE :
1957 o Isabelle a peur des hommes de Jean Gourguet
avec Roger Dumas
1958 o La Tour, prends garde! de Georges Lampin
avec Jean Marais
o Un drôle de dimanche de Marc Allégret
avec Arletty
o Un uomo facile de Paolo Heusch
avec Maurizio Arena
o Il padrone delle ferriere (Le maître de forges) d’Anton Giulio Majano
avec Antonio Vilar
1959 o I tartassati (Fripouillards et Cie) de Steno
avec Totò
o Simpatico mascalzone de Mario Amendola
avec Maurizio Arena
o Arrangiatevi de Mauro Bolognini
avec Peppino De Filippo
o Estate violenta (Eté violent) de Valerio Zurlini
avec Eleonora Rossi Drago
o Genitori in blue-jeans de Camillo Mastrocinque
avec Peppino De Filippo
1960 o Il principe fusto de Maurizio Arena
avec Maurizio Arena
o I giganti della Tessaglia (Gli Argonauti) (Le géant de Thessalie) de Riccardo Freda
avec Roland Carey
1961 o Il trionfo di Maciste (Le triomphe de Maciste) d’Amerigo Anton (Tanio Boccia)
avec Kirk Morris
© Geoffroy
CAILLET pour Les Gens du Cinéma (mise à jour 19/10/2006)