BOURVIL

 

 

Vrai nom :  André Robert Raimbourg.

Né à Prétot-Vicquemare (Seine-Maritime) le 27 juillet 1917.

Décédé à Paris (16ème) le 23 septembre 1970.

 

 

Noël Roquevert a dit de lui : "Il était mieux qu'un acteur, il était un personnage. Il avait cette naïveté, cette espèce d'ingénuité extraordinaire, cette gentillesse qui allaient directement au coeur du public. C'est énorme et c'est ça le talent."

 

Honnêteté, simplicité, tendresse, talent, voilà comment nous pouvons le mieux résumer Bourvil.

 

André, dit Dédé, naît dans un minuscule bourg du pays de Caux : Prétot-Vicquemare, un "trou normand", de quelques 400 habitants.

Il quitte son village natal, à l'âge de cinq ans, pour le village voisin de Bourville qui lui offrira son pseudonyme.

 

A quinze ans, il interrompt ses études, entamées à Yvetot, pour aider ses parents à la ferme.

Il deviendra, peu après, apprenti mitron à Fontaine-le-Dun.  C'est là que son patron le fera entrer, avec son cornet à piston, dans la fanfare municipale.

 

Fou de musique, il passe ensuite à l'accordéon et ne cesse d'animer les bals et les comices agricoles de la région.

 

A 24 ans, il monte à Paris et y exerce un peu tous les métiers.  Il passe ensuite à l'ABC comme accompagnateur de la chanteuse Bordas.

Il écrit des sketches et des chansons et se produit dans plusieurs cabarets.  Il se révèle avec "Les crayons".

 

Pendant la guerre, il rencontre Edith Piaf, Vincent Scotto et Francis Blanche.  En 1945, il débute au cinéma dans des rôles de paysan normand un peu demeuré.

C'est le Bourvil au costume étriqué, aux pantalons trop courts, au nez cassé sur une mine ahurie.  Il a les cheveux tombant en frange sur le front, le sourire béat et les gestes maladroits.

 

Il incarne l'impayable Planchet dans Les trois mousquetaires, version Hunebelle de 1953.

La consécration définitive ne vient que trois ans plus tard avec La traversée de Paris de Claude Autant-Lara.   Il a face à lui un impressionnant et colérique Gabin et un truculent de Funès.

Son rôle de Martin, le pusillanime trafiquant de marché noir, lui vaut le Grand Prix d'interprétation au Festival de Venise.

Cependant, et l'anecdote est significative, Bourvil en apprenant sa récompense, bien sûr fou de joie et d'émotion, ne peut s'empêcher de s'étonner : "Et Gabin alors, ils ne lui ont rien donné  ?"

 

A partir de là, les compositions un peu niaises sont belles et bien terminées.

S'il aborde des rôles de grande intensité dramatique comme dans Les bonnes causes ou Les grandes gueules, il ne renie pas le rire de qualité comme dans Le corniaud ou l'inusable Grande vadrouille avec un Louis de Funès devenu, lui aussi, grande vedette.

 

Consacré au cinéma, il n'abandonne pas pour autant les planches et participe à la création de nombreuses opérettes avec Luis Mariano, Georges Guétary et Annie Cordy.

Il joue aussi dans des comédies comme cette désopilante Bonne planque de Michel André avec Pierrette Bruno comme partenaire.

 

Miné par la maladie de Kahler, une forme de cancer des os, ce fils de cultivateurs devenu l'un des  acteurs les plus populaires de France s'éteint dans son appartement du boulevard Suchet à Paris.

 

Son décès intervient à la veille du tournage de son quatrième film sous la direction de Gérard Oury, La folie des grandeurs.  Son rôle sera repris, après remaniement, par Yves Montand.

 

Bourvil était marié depuis le 23 janvier 1943 à Jeanne Lefrique, laquelle décéda dans un accident de la route en 1985.

Ils avaient deux fils : Dominique et Philippe.

 

 

FILMOGRAPHIE

 

1942  Croisières sidérales, d'André Zwobada, simple apparition.

1945  La ferme du pendu, de Jean Dréville, avec Claudine Dupuis.

1946  Pas si bête, d'André Berthomieu, avec Suzy Carrier.

1947  Blanc comme neige, d'André Berthomieu, avec Pauline Carton.

          Par la fenêtre, de Gilles Grangier, avec Suzy Delair.

          Studio en folies, court métrage de Walter Kapps, avec Fred Adison et son orchestre.

1948  Le coeur sur la main, d'André Berthomieu, avec Michèle Philippe.

1949  Miquette et sa mère, de Henri-Georges Clouzot, avec Louis Jouvet.

          Le roi Pandore, d'André Berthomieu, avec Mathilde Casadesus.

1950  Le passe-muraille, de Jean Dréville, avec Joan Greenwood.

          Le rosier de Madame Husson, de Jean Boyer, avec Pauline Carton.

1951  Seul dans Paris, de Hervé Bromberger, avec Magali Noël.

1952  Le trou normand, de Jean Boyer, avec Brigitte Bardot.

          Cent francs par seconde, de Jean Boyer, simple apparition.

          Grrr !, court métrage d'André Rigal.

1953  Si Versailles m'était conté, de et avec Sacha Guitry.

          Les trois mousquetaires, d'André Hunebelle, avec Georges Marchal.

          Etoiles au soleil, court métrage de Jacques Guillon.

1954  Poisson d'avril, de Gilles Grangier, avec Annie Cordy.

          Le fil à la patte, de Guy Lefranc, avec Noël-Noël.

          Cadet-Rousselle, d'André Hunebelle, avec Dany Robin.

1955  Les hussards, d'Alex Joffé, avec Bernard Blier.

1956  La traversée de Paris, de Claude Autant-Lara, avec Jean Gabin.

          Le chanteur de Mexico / El cantor de Mexico, de Richard Pottier, avec Luis Mariano.

1957  Les misérables, de Jean-Paul Le Chanois, avec Jean Gabin.

1958  Le miroir à deux faces, d'André Cayatte, avec Michèle Morgan.

          Sérénade au Texas, de Richard Pottier, avec Luis Mariano.

          Un drôle de dimanche, de Marc Allégret, avec Danielle Darrieux.

1959  Le chemin des écoliers, de Michel Boisrond, avec Alain Delon.

          Le bossu, d'André Hunebelle, avec Jean Marais.

          La jument verte, de Claude Autant-Lara, avec Sandra Milo.

1960  Le capitan, d'André Hunebelle, avec Jean Marais.

          Fortunat, d'Alex Joffé, avec Michèle Morgan.

1961  Dans la gueule du loup, de Jean-Charles Dudrumet, simple apparition.

          Tout l'or du monde, de René Clair, avec Claude Rich.

          Le tracassin ou les plaisirs de la ville, d'Alex Joffé, avec Pierrette Bruno.

1962  Le jour le plus long, de Ken Annakin, avec Peter Lawford.

          Les culottes rouges, d'Alex Joffé, avec Laurent Terzieff.

          Tartarin de Tarascon, de Francis Blanche, simple apparition.

          Le clair de lune à Maubeuge, de Jean Chérasse, simple apparition.

1963  Les bonnes causes, de Christian-Jaque, avec Marina Vlady.

          Le magot de Josefa, de Claude Autant-Lara, avec Anna Magnani.

          Un drôle de paroissien, de Jean-Pierre Mocky, avec Francis Blanche.

          La cuisine au beurre, de Gilles Grangier, avec Fernandel.

1964  La grande frousse, de Jean-Pierre Mocky, avec Francis Blanche.

          Reflets du temps passé, court métrage de Marcel Leray.

1965  Le corniaud, de Gérard Oury, avec Louis de Funès.

          Guerre secrète / The dirty Game, de Christian-Jaque, avec Annie Girardot.

          La grosse caisse, d'Alex Joffé, avec Paul Meurisse.

          Les grandes gueules, de Robert Enrico, avec Lino Ventura.

          Le majordome, de Jean Delannoy, simple apparition.

1966  Trois enfants dans le désordre, de Léo Joannon, avec Jean Lefebvre.

          La grande vadrouille, de Gérard Oury, avec Louis de Funès.

1967  Les cracks, d'Alex Joffé, avec Robert Hirsch.

          Les Arnaud, de Léo Joannon, avec Salvatore Adamo.

1968  La grande lessive, de Jean-Pierre Mocky, avec Francis Blanche.

          Le cerveau, de Gérard Oury, avec Jean-Paul Belmondo.

          Monte Carlo or Bust / Gonflés à bloc, de Ken Annakin, avec Mireille Darc.

1969  L'étalon, de Jean-Pierre Mocky, avec Francis Blanche.

          The Christmas Tree / L'arbre de Noël, de Terence Young, avec William Holden.

1970  Le cercle rouge, de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon.

          Le mur de l'Atlantique, de Marcel Camus, avec Sophie Desmarets.

          Clodo, de Georges Clair, avec Raymond Souplex.

 

 

© Yvan FOUCART – Dictionnaire des Comédiens Français disparus.